vendredi 7 janvier 2011

God save the King

Voilà, c'est fini. Après foule de décapitations et de jugements sommaires, après un schisme, après six mariages et un ulcère, Henry VIII d'Angleterre (et de France, pour les traîtres) est mort. Les Tudors s'arrêtent sur une dernière musique. Le temps pour moi de vous parler de cette fabuleuse série qui m'a appris pas mal de choses sur une période jusque-là méconnue.



Les acteurs/personnages : Henry VIII/Jonathan Rhys-Meyers est impeccable. Il joue très bien le salopard de roy arbitraire, qui change d'épouse et de secrétaire pour un yes ou pour un no. Son vieillissement dans la série reste crédible. Il passe du roy fougueux au monarque désabusé sans problème. Une métamorphose dont l'acteur avait déjà fait la prouesse en interprétant un autre King, Elvis Presley. Il est très légendé (respectueux de ses épouses, ahem) et très érotisé, mais ça passe. Ahem. Bref.

Les épouses d'Henry ne sont pas toutes interprétées avec la même nuance : Natalie Dormer/Anne Boleyn est la plus marquante, elle imprime la série tout comme son mariage a changé le cours des choses en Angleterre. Ca a quand même foutu un sacré bordel chez nos insulaires enne...préférés. Elle joue très bien l'ambitieuse tout en gardant le petit côté légendaire attachant. Du coup, on l'aime quand même. Pauvre Catherine d'Aragon. Vient ensuite Jane Seymour, calme et seule apte à donner un héritier au roy. Elle en meurt. Son passage furtif est très émouvant. La séquence où le roy porte son deuil permet d'augmenter le cours du mouchoir de Cholet. Ensuite, ce sont Catherine Howard l'inconsciente, la prude Anne de Clèves puis Catherine Parr qui accompagnent le déclin de Sa Majesté : une adolescente inconstante, une Allemande et enfin une autre British qui évite de peu l'arrestation/coupage de tête pour trahison. Joss Stone en Anne de Clèves et Joely Richardson (Nip/Tuck) en Cath' Parr sont bien.

Parmi les autres personnages, j'ai mes chouchous : Mary Tudor, la superbelle qui deviendra reine, très bien interprétée, le duc de Suffolk, très touchant, surtout à la fin de la série, Thomas More, Robert Aske, Eustache Chapuys, l'ambassadeur de Charles Quint... Il y a en plus des guests, notamment Peter O'Toole en Pape opposé au remariage d'Henry avec Anne Boleyn.

Les costumes/décors/musiques : rien à dire. Je ne suis pas spécialiste, mais c'est très convaincant, très beau à voir. Les robes des épouses d'Henry sont toujours très belles. Le générique, à chaque saison, attire énormément le spectateur. Et enfin, mention spéciale à la musique, écoutable en boucle sur Deezer, assez géniale et très cinématographique. On en redemandera.

Et l'Histoire dans tout ça ? Ben le must, c'est qu'elle n'est pas trop écornée ! Hormis le personnage de Henry VIII, le reste est assez fidèle. J'avais des pages ouvertes à chaque nouvelle information pendant les épisodes et ça collait à la vérité. J'ai du coup appris pas mal de choses au sujet de cette période et me suis lancée dans un livre sur Henry VIII. En moins beau. Et euh, ça fait moins pleurer quand il meurt. Les scénaristes ont su jouer entre l'Histoire et mettre beaucoup de romanesque, ce qui donne en tout un savant dosage qu'il ne me reste plus qu'à vous conseiller !

NB : un film sur Elisabeth (Tudor) 1ère d'Angleterre, la fille d'Henry, dont le règne dura 44 ans, a été tourné avec Cate Blanchett, Elisabeth. Deux soeurs pour un roi raconte les liaisons d'Henry avec Mary et Anne Boleyn. Cette dernière a fait l'objet de poèmes, pièces, et sa légende : celle de la Reine qui meurt pour son Roy, en fait l'un des personnages marquants de l'Histoire britannique. Tout comme Henry VIII et Elisabeth.