Une chanson de Bénabar dans la tête, dont les paroles me font rire pour empêcher les larmes. Moi aussi je lis des périodiques divers, et j'ai envie d'être l'hiver. Masquée dans un manteau long et gris. J'ai pas compris. Ce matin, j'avais dressé une liste, j'avais établi un ordre des choses, chassé la poussière et pourtant. Le temps ne s'égrène pas. J'attends le soir, car la journée est mon ennemie. Il suffit d'un dernier mot, semblable à 40 autres, pour dresser un état des lieux.
Comment ça je suis comme un renard dans son terrier ? 'Veux pas entendre : "Bon et alors toi quoi de neuf ? - Oh bah tu sais pas grand-chose..." et gâcher ce Baile'ys. Peu à peu les habitudes prises se déprisent, et "Comment ça 17 heures je suis pas bien habillée et je mange des céréales ?", "Mais aujourd'hui j'ai lutté contre ma procrastination pourtant, j'ai fini...Rien."
Il pleut dans la ville comme il pleure sur mon carreau et j'ai même le temps de compter les gouttes. Aujourd'hui, j'ai inventé une histoire avec la plinthe qui rencontre la fissure de mon papier peint. Depuis ils s'aiment d'un amour tendre mais le papier est un peu collant.
Ne pas trop s'éloigner de la couette, penser qu'en se relevant pour la quinzième fois aujourd'hui, on va (res)sentir l'odeur du petit-déjeuner et croire que c'est une nouvelle journée. Rêver d'une vieille machine à écrire, vouloir placer S.P.L.E.E.N. au Scrabble, renouer avec les chansons tristes. Charles Baudelaire.
J'ai chassé le téléphone et la philanthropie, congédié l'efficacité et le miroir aux alouettes, renvoyé l'agenda qui est parti avec la liste des essentiels et l'horloge. Le calendrier l'a suivi de près. J'ai gardé l'impromptu, le stylo plume et le miel. Le chocolat. J'ai invité le bourdon pour partager le miel chaud. Mais le cafard s'est incrusté et la nuit s'en est trouvée irrémédiablement salie. Le stylo plume s'est endormi dans le carnet.
Et plus aucun mot n'est venu crever le silence gris.
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